En 2070, une population un peu plus nombreuse qu’en 2021, mais plus âgée

L’Insee propose plusieurs trajectoires démographiques à l’horizon 2070 et met en avant la poursuite inéluctable du vieillissement de la population.

2 févr. 2022

L’Insee a actualisé ses hypothèses démographiques, servant à estimer l’évolution à venir de la population française. Le scénario central est fondé sur certaines hypothèses de risque de décès, de fécondité et de migration. L’Insee prévoit que le risque de décès continuera à diminuer au même rythme que pendant la décennie 2010. La fécondité devrait se stabiliser à 1,8 enfants par femme. Enfin, le solde migratoire est estimé à 70 000 habitants supplémentaires par an, un niveau stable par rapport aux dernières projections.

À partir de ces nouvelles hypothèses, l’Insee prévoit que la population continuera à augmenter en France jusqu’en 2044. Elle atteindrait alors 69,3 millions d’habitants, avant de décliner jusqu’en 2070, à un niveau de 68,1 millions d’habitants, légèrement plus élevé qu’aujourd’hui.

Derrière cette stabilité apparente sur le long terme, l’Insee pointe la modification profonde que devrait connaître la structure de la population. Un des changements majeurs est l’augmentation à venir des plus de 75 ans, qui gagneront près de 6 millions d’individus d’ici à 2070. La part des moins de 60 ans diminuerait quant à elle de plus de 5 millions d’individus. La part des 65 ans ou plus dans la population passerait ainsi de 21 % à 29 %.

L’évolution de la structure d’âge aura un impact sur le ratio entre actifs et retraités dans la population, et pourrait venir accroître la pression sur le système de retraite par répartition. Ainsi, en 2040, le ratio de dépendance démographique viendrait à dépasser les 50 % : il y aurait 51 personnes de 65 ans ou plus pour 100 personnes de 20 à 64 ans en 2040, contre 37 en 2021. Le Conseil d’orientation des retraites a intégré ces nouvelles hypothèses à ses projections sur le système de retraite. Il met en avant un risque de diminution à long terme du taux de remplacement pour certains profils-types, notamment pour un fonctionnaire de catégorie B. Les compléments d’épargne peuvent alors compenser en partie la baisse du niveau de vie qui survient lors du départ à la retraite.